"Retour de bâton", de Claude Duty

« Retour de bâton », de Claude Duty

« Retour de bâton » est une fiction de sept minutes, qui raconte, dans un esprit très « bibliothèque verte », l’histoire d’une équipe de jeunes majorettes qui essayent de tricher dans les concours, en inventant des sortes de semelles automatiques pour avancer. Le sujet me permettait d’adjoindre des scènes d’animation, technique qui m’intéresse particulièrement.

J’ai soumis le scénario au producteur de mon précédent court métrage, Stellaire Production, qui a accepté de s’en occuper. Canal Plus s’est montré intéressé par un pré-achat. Habitant Rouen et tournant souvent avec une équipe mêlant parisiens et normands, c’est tout naturellement que je me suis tourné vers l’ARCA, la structure audiovisuelle du Conseil Régional Haute Normandie, pour demander une subvention. L’ARCA avait déjà aidé deux de mes courts métrages.

Le projet de film a eu un avis favorable et nous avons reçu 150.000 francs. Il semble que son humour, son côté « enfantin » et l’utilisation de l’animation aient joué en sa faveur.

Après diverses transactions (rendez-vous, re-rendez-vous, entretiens, hésitations sur l’utilisation du noir et blanc, etc.) Canal Plus a fini par pré-acheter le film (50.000 francs). Nous pouvions envisager dès lors sans trop de problèmes le tournage, dans des « conditions court métrage » bien sûr, c’est à dire avec des salaires très faibles, beaucoup d’astuces et un grand sens de l’économie. J’étais familier de cette situation puisque « Retour de bâton » est mon quatorzième court métrage.

Les repérages nous ont conduit à Oissel, dans la banlieue de Rouen. Nous savions que cette municipalité accueillait volontiers des tournages. Nous avons fait une demande à la mairie, qui nous a prêté une vaste salle des fêtes, reconvertie pour l’occasion en studio. Nous y avons installé les décors et l’infrastructure du tournage.

L’appui de l’ARCA et la promotion que représetait une diffusion sur Canal Plus ont été incontestablement utiles pour négocier la participation de la troupe de majorettes, le prêt de certaines pièces du décor, les tarifs des restaurants ou la location de véhicules.
Le montage images a été fait à Paris, mais le montage son en numérique et le mixage ont eu lieu à Rouen.

Le film a ensuite connu le parcours habituel des courts métrages : festivals, projections dans des programmations à thème (Nuit du court, Cinéma et enfants, Cinéma et animaux, etc.), et a été diffusé par Canal Plus. Je prépare actuellement un nouveau court métrage et recommence le parcours du combattant…

(Témoignage publié dans l’édition 1995 du Guide des Aides)