Philippe Lubac

Philippe Lubac

J’ai entendu parler du Prix Kieslowski dès sa création en 1997, par une petite annonce dans un magazine de télévision. Toujours à l’affût du moindre concours auquel je pourrais participer, je l’ai donc tenté et… j’ai été refusé. Idem en 1998 puis en 1999. Finalement, je l’ai gagné en 2000 (Ouf !), avec un scénario intitulé « L’âge de raison ». Je ne connais pas le budget du film, car le montage financier est élaboré en amont par la société qui gère le Prix (Nada Productions, Charles Gillibert & Nathanaël Karmitz).

Le film a été tourné directement en 35mm. Le tournage s’est passé sans anicroche, avec une équipe technique issue de l’école Louis Lumière. Le film a été diffusé en octobre 2001, sur la Cinquième, ainsi qu’en avant-programme d’un long métrage, dans les cinémas MK2. J’espère qu’il aura aussi une belle vie en festivals.

Jusqu’à il y a environ cinq ans, je ne me destinais pas du tout à une carrière dans le cinéma, mais plutôt dans les mathématiques ou la mécanique des fluides. Faire des films est une idée qui m’a longtemps parue irréalisable, jusqu’au jour où je me suis dit : « Essaye ! »

Ne sachant même pas faire fonctionner un caméscope, et ne connaissant personne dans ce milieu, j’ai poussé la porte du Centre d’Animation Villiot à Paris, où étaient organisés des ateliers d’écriture de scénario et d’initiation à la réalisation. Grâce à ce centre, et avec l’aide de la Maison du film court, j’ai pu réaliser mes trois premiers films, en vidéo. Ces expériences furent à la fois des échecs, voire des catastrophes, et extrêmement formatrices et enrichissantes. J’étais très exigeant, intransigeant et très peu flexible. Les gens qui ont participé à ces films ne doivent pas en garder un très bon souvenir ! De plus, au niveau du résultat, ce sont de bien mauvais films ! Néanmoins, cette période m’a permis de me « tester », et surtout de tester mon envie. Elle m’a aussi appris à convaincre.

En juin 1998, j’ai écrit un film de court métrage qui s’appelle « Aujourd’hui, plage ». La mise en production de ce scénario, avec une société très débutante, un tournage prévu en Super8 et une économie de bouts de ficelles, s’est très vite révélée un fiasco.

Fin 1998, j’ai envoyé le scénario à un certain nombre de sociétés. Deux m’ont répondu favorablement. J’ai signé, en janvier 1999 avec l’une d’elles (Sombrero Productions, Alain Benguigui). C’est là que s’est fait le pas décisif, celui qui m’a permis de quitter l’amateurisme.

L’étape de l’écriture du scénario me parait incontournable. Produire un film, même de court métrage, demande des moyens financiers conséquents et un producteur, quel qu’il soit, voudra toujours quelque chose de tangible, de concret, sur lequel prendre appui. Cet état de fait est très discutable, mais c’est un fait.

Le montage financier de « Aujourd’hui, plage » (budget de 22 867 €/150 000 F) a pris huit mois. Les apports majoritaires du film sont ceux du Conseil Régional des Pays de la Loire, de Sombrero Productions par l’intermédiaire de la Procirep, du Conseil Régional de Bretagne, mais aussi du Défi-Jeunes Aude, et même de mon Université, la Sorbonne-Nouvelle (609 €/4000 F), sans oublier l’apport du Conseil Général de Vendée, obtenu grâce au battage médiatique local mené par le producteur (Jean-Christophe Soulageon) durant le tournage aux Sables d’Olonnes.

J’ai donc tourné en septembre 1999 « Aujourd’hui, plage » en Super16, le film ayant été ensuite gonflé en 35mm pour la diffusion. Ce tournage, mené dans des conditions professionnelles, fut une expérience très réussie.

Par la suite, le film a été sélectionné dans six festivals et a obtenu le Prix Grac Rhône-Alpes 2001 du Festival Court Toujours à Lyon (aide à l’exploitation du film en salles).

À ce jour, j’ai écrit une quinzaine de scénarios de courts et moyens métrages. J’ai été sélectionné au Marathon de 48 heures du Festival des Scénaristes de La Ciotat pour l’un d’eux, « Une sale après-midi », un moyen métrage.

« Une sale après-midi » est actuellement en phase de pré-production (montage financier), au sein de la société de production Les films du requin (Jean Desforêts).

Je suis également lecteur de scénarios pour différentes sociétés de production de longs métrages. Enfin, je finis d’écrire mon premier long métrage.

(Témoignage publié dans l’édition 2002 du Guide des Aides)