Lydie Jean-Dit-Panel

Lydie Jean-Dit-Panel

Je suis sortie de l’Ecole des Beaux-arts de Dijon en juin 1991. J’ai commencé à travailler sur une idée de série vidéo, qui commencerait au jour de ma naissance et finirait à celui de ma mort. Une série qui mettrait en parallèle les actualités politiques, sociales et culturelles et ma vie privée.

Après deux années de réflexion et d’écriture, j’ai envoyé en juin 1993 un avant-projet au Centre International de Création Vidéo de Montbéliard-Belfort. J’ai rencontré Pierre Bongiovanni, directeur, et Catherine Desrosier, directrice de production, qui ont offert de m’accueillir en résidence d’écriture.

En septembre 1993, j’ai passé un mois au CICV, pour travailler sur le premier chapitre de la série (« 1968, titre provisoire. 1968/1978 »). J’ai appris durant ce séjour à monter une production : faire un dossier, établir un budget et un plan de financement, négocier les droits pour l’utilisation d’archives visuelles et sonores…

Le CICV s’engageait sur la post-production, mettant à ma disposition sa cellule de montage numérique, sa palette graphique, son studio son et les techniciens du Centre (monteur, infographiste, ingénieur du son). Le Centre m’accueillait en résidence pour toute la durée de la post-production.

L’association Vortex, qui regroupe des auteurs-réalisateurs et dont je fais partie, s’engageait en qualité de producteur délégué.
J’ai alors commencé tous azimuts une longue quête de partenaires, par téléphone dans un premier temps, puis par courrier, en envoyant des dossiers.

J’ai ainsi proposé une coproduction au directeur de l’Ecole Nationale des Beaux Arts de Dijon et demandé une aide au Centre d’Art Contemporain de Basse-Normandie, puis au « Petit fonds d’aide à la création audiovisuelle » (supprimé depuis) du Centre Régional de Ressources Audiovisuelles de Lille (CRRAV).

J’ai contacté Défi-Jeunes, déposé une demande d’Aide à l’Ecriture et à la Préparation au CNC, postulé pour l’allocation de recherche du FIACRE, la bourse de la Fondation Beaumarchais et les « Bourses de la Vocation » de la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet, proposé le projet au Centre Pompidou, envoyé un dossier à la Mission Audiovisuelle de la Direction des Arts Plastiques, contacté le Conseil Régional de Franche-Comté, tenté un « Atelier Cosmopolite à Royaumont » (Fondation Royaumont).
J’ai demandé à divers festivals et institutions une « promesse de diffusion » (Heure Exquise ! distribution, Espace Lyonnais d’Art Contemporain, Bandits-Mages, Festival Nouvelles scènes (Dijon), festival d’Hérouville Saint-Clair…).

J’ai de plus adressé le projet au magazine « Alice » de France 3 sud, à la Télévision Suisse Romande, à FR3 Dijon, Besançon et Strasbourg, ainsi qu’à la Sept-Arte et à Canal+.
Concrètement, mis à part l’apport en industrie du CICV, j’ai obtenu 45.000 francs d’allocation de recherche du FIACRE, l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon est entrée dans la production (une partie de la bande son s’est faite là-bas), le Centre d’Art Contemporain de Basse-Normandie m’a accordé 7000 francs après un entretien avec Gilles Forest lors du festival d’Hérouville, et j’ai négocié pour 2000 francs les deux minutes des « Gondoles à Venise » de Sheila et Ringo.

Le premier chapitre de « 1968, titre provisoire » a été terminé en septembre 1994. L’aventure continue puisque je travaille en ce moment sur le deuxième chapitre : « 1979-1994, je me souviens de ». J’ai fait différentes démarches auprès d’autres institutions, qui n’ont pas abouti ou qui sont encore en cours.

Ma candidature a été retenue pour participer à la sélection finale du 4ème programme des « Pépinières européennes pour Jeunes Artistes » : l’enjeu est une résidence de neuf mois à Cologne qui me permettrait de réaliser le 3ème chapitre de ma série.

(Témoignage publié dans l’édition 1995 du Guide des Aides)