"L'appel du feu", un film d'animation en 3D d’Emmanuel Jarry, Franck Clément-Larosière, Frédéric Durand (3’15’’)

« L’appel du feu », un film d’animation en 3D d’Emmanuel Jarry, Franck Clément-Larosière, Frédéric Durand (3’15’’)

« L’appel du feu » est un film d’animation en 3D de 3 mn. 15, réalisé dans le cadre de nos études à l’ENSAD.

Nous avions suivi tous les trois les quatres années du cursus classique des Arts déco, chacun dans une discipline (peinture, graphisme et vidéo), cursus complété en cinquième année par une spécialisation en infographie.

Nous avions donc une double formation, à la fois de plasticien et d’utilisateur d’un logiciel d’animation 3D, en l’occurrence Explore.
Le film, librement adapté d’un conte d’Andersen, raconte l’histoire d’un bonhomme de neige qui voit le feu dans l’âtre d’une cheminée. Il entre dans la maison pour se réchauffer et il fond. Il ne restera de lui qu’une pelle à feu, qui lui servait de structure.

On a fait le film à trois, d’une part parce qu’on avait des atomes crochus et l’expérience de travaux communs, mais aussi pour regrouper nos crédits d’utilisation des machines, dont le temps est limité pour chaque élève.

On a passé un ou deux mois sur la préparation, notamment sur la confection du story board. Compte tenu de notre inexpérience, il était important de peaufiner la préparation.

Ensuite, nous avons suivi les étapes classiques de la fabrication d’un film en 3D : la modélisation (mise en volume), sur laquelle nous avons passé trois mois, l’animation (mise en mouvement), sur laquelle nous avons travaillé deux mois, et enfin le rendu, c’est à dire la mise en images, les éclairages, etc. qui nous a pris un mois.
Maintenant, on irait plus vite, surtout sur la modélisation.

Le film a été primé à Paris Cité, dans la catégorie Films d’école, et a ensuite été présenté au festival Imagina par l’Atelier d’images informatiques de l’ENSAD (AII).

Peu avant le festival, nous avons appris que nous étions lauréats du concours de la « Bourse de la création Ricard société ». Nous avions déjà tous du travail dans l’infographie 3D.

Ricard nous apportait un billet d’avion, une chambre d’hôtel à Monte Carlo et une entrée à Imagina, ainsi qu’un repas avec des responsables de l’INA, avec qui la société Ricard organise le concours.

Comme nous étions trois, nous avons partagé les frais de deux d’entre nous et la chambre. A Imagina, nous avons également obtenu le premier prix dans la compétition Films d’école. Nous sommes rentrés riches d’une magnifique théière dans le genre japonais, symbole de la 3D et trophée du festival.

Le film a été diffusé sur la plupart des chaînes autour d’Imagina, en particulier sur Canal Plus, qui sponsorise le festival, et des photos ont paru dans la presse.

Après le festival, Ricard nous a proposé la deuxième partie de la bourse, une formation de haut niveau et de longue durée. Il s’agissait en fait de nous former à l’utilisation d’Explore, de TDI, qui nous avait servi à faire le film, et sur lequel nous travaillions déjà en entreprise !

Nous avons donc demandé une formation sur un autre logiciel d’images 3D. Cette demande n’a pu aboutir. Nous n’avons pas pu non plus obtenir une autre formation, en animation traditionnelle ou en vidéo par exemple.

Nous sommes tous les trois infographistes chez Fantôme, où nous travaillons actuellement sur un 13 x 13 mn. (« Insektors ») pour Canal Plus.

(Témoignage publié dans l’édition 1995 du Guide des Aides)